On en entend tous parler que ce soit à la TV ou dans la presse. Peut-être certains se disent « Ca ne me concerne pas » ou encore « c’est pas des soucis que je rencontrerai aussi jeune, la thyroïde c’est quand on dépasse les 50 ans ». Bon, d’un certain point de vue les dérèglements thyroïdiens arrivent tard la plupart du temps c’est vrai.  Pour ma part, c’est différent.

J’ai 27 ans et je suis atteinte d’une maladie auto-immune décelée pendant ma première grossesse mais qui était déjà existante depuis bien longtemps d’après mon historique d’analyses… Mais personne n’avait mis le nez dessus. Cette maladie est la maladie de Hashimoto.

Certains me disent « Wouah, trop classe, une maladie qui sort tout droit d’un manga !  » Mais la réalité c’est que je m’en passerai volontiers.

Hashimoto est un peu plus compliqué qu’un simple dérèglement thyroïdien, mes anti-corps ont décidé que ma thyroïde était un corps étranger à détruire. La maladie en elle-même ne pourra jamais être soignée, on ne peut pas arrêter nos anti-corps. Le seul traitement est donc d’aider ma thyroïde en prenant des hormones en cachet et le seul existant sur le marché est le Lévothyrox.

Ce genre de maladie où tu comprends toutes ses années d’épuisement, jusqu’à souffrir de ma vie Parisienne où j’habitais pour des études en alternance. Avec le cumul d’une distance d’1H30 de mon lieu de travail, où je pouvais m’écrouler 5 minutes pendant une réunion et me faire rattraper à l’ordre. Mais j’ai réussi mes études, c’est un bon point !

J’ai 27 ans et je suis maman depuis peu. Et à la maternité mon obstétricien m’a annoncé que je pouvais stopper mon traitement, plus besoin. Ok cool, me voilà débarrassée de ce fameux Lévothyrox que je dois prendre chaque matin à jeun et attendre 30 minutes. Ca parait facile, mais le matin on est toujours pressés, alors souvent je dois zapper mon petit déjeuner…

J’ai 27 ans et déjà la thyroïde presque détruite. Malheureusement l’idée de mon obstétricien a failli me mener tout droit vers le coma quand en juin j’ai été consulté car je ne me sentais vraiment pas bien. Prise de sang en urgence et échographie qui annonçaient rien de bon. Reprise du Lévothyrox pile poil après de la sortie de la fameuse nouvelle formule du laboratoire Merck. Pour tous ceux qui ont des dérèglements, vous savez bien que cela met du temps quand on commence le traitement pour aller mieux. 1 mois, 2 mois… Je ne vois toujours rien de bon. La fatigue extrême toujours présente, je me dis que c’est certainement l’absence de traitement durant 3 mois qui est difficile à rattraper. Mais à l’heure d’aujourd’hui je n’ai toujours pas pleinement récupérer. Mes taux sont bons mais mon quotidien ne l’est pas.

Alors nous, patients, nous sommes tous dans une impasse. Pour ma part le dilemme est compliqué car ayant arrêté le Lévothyrox durant 3 mois sous conseil médical qui a failli me coûté un état comateux et d’un autre côté continuer un médicament qui ne soulage pas mon quotidien… Du coup, j’alterne, aujourd’hui je le prend, demain peut-être pas… Aucune solution n’est vraiment bonne à prendre et on a l’impression qu’on s’amuse avec notre santé. Aujourd’hui, j’ai une fatigue inexplicable, parfois tellement fatiguée que j’ai du mal à m’occuper pleinement de Baby Popinette, des problèmes aux articulations, ma main qui lâche des objets au moins 2 fois par jour, des vertiges,… Et mon dosage est bon… Mais le pire pour moi c’est vraiment cette fatigue qui me ruine mon quotidien.

Petite anecdote de ma pharmacienne « il a suffit qu’une personne se plaigne pour que tout le monde dise qu’il y a des problème bref…. » en gros elle ne me croyait pas et même là j’étais trop fatiguée pour répondre quoi que ce soit tellement ça m’use.

Bref, j’ai 27 ans et on se joue de ma santé. Mais je sais qu’il y a nettement pire que nous…